Louise de Vilmorin en 1955. Studio Lipnitzki / Roger-Viollet Si Chateaubriand avait rencontré Louise de Vilmorin , il en aurait été fou. Il aurait oublié Natalie de Noailles et Cordélia de Castellane, il aurait peut-être même abandonné Juliette Récamier sur son divan. Louise se serait installée à la Vallée-aux-Loups, oubliant son château de Verrières-le-Buisson, pour y apporter ses meubles de famille remis au goût du jour par Madeleine Castaing ou Henri Samuel, avec cet «indiscret» à trois places, si favorable au romanesque, garni du tissu bleu à motifs persans que la maison Le Manach imprimait pour elle. Née en 1902, Louise de Vilmorin, question de génération, tourna la tête de Saint-Exupéry, de Jean Hugo, de Malraux et de quelques autres – sans avoir jamais pour eux la vénération que l’Enchanteur du XIX e siècle exigeait de ses égéries. Refusant d’être une sorte de «Maryline Malraux», elle s’imposa par ses poèmes, ses mots d’esprit et ses romans. Et comme le commissaire de cette exposition, Olivier Muth, directeur des archives départementales des