Fantastiques musiques: deux tentations irrésistibles à l’Opéra de Paris

Les diableries d’Offenbach, les rêveries de Ravel, les arabesques de Debussy: visions du fantastique musical français à Bastille et Garnier. Les Contes d’Hoffmann, dans une mise en scène de Robert Carsen, en 2016 à l’Opéra de Paris. L’opéra est né d’un rêve; le rêve de conjuguer parole et musique, de les rassembler sans les opposer. De ce rêve sont nées des fantaisies parfois oniriques, à la croisée du songe et du vrai, où des êtres mi-hommes mi-dieux s’expriment avec des notes et parlent en chantant. L’opéra baroque n’est-il pas un festival de monstres, échappées mythologiques et autres bacchanales symboliques? Ces rêveries sont toutefois bien sages et il faut attendre le XIX e siècle pour que le cauchemar s’invite sur la scène des théâtres lyriques. Le romantisme est passé par là et, à l’Opéra, il est maintenant permis d’avoir peur. En bien des points, Les Contes d’Hoffmann d’Offenbach est l’un des plus parfaites incursions du fantastique dans le monde du théâtre chanté. Après avoir roulé sa bosse dans des spectacles bouffons, ironiques et géniaux, le plus parisien des compositeurs allemands se souvient de sa jeunesse outre-Rhin, bercée de légendes et de fantômes. Il rend ici hommage à l’un des maîtres du romantisme teuton et offre un opéra testamentaire, qui est sans doute son chef-d’œuvre. Équilibre La production de Robert Carsen reste l’une des plus belles qu’il se peut être de cet opéra si difficile à monter. Le metteur en scène canadien a su trouver l’équilibre entre le rire et la […]

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